La métamorphose des objets
Frédéric Kaplan


176 pages
ISBN 978-2-916571-83-6
20 €

Les objets-interfaces tendent à être sans valeur propre.
Nous n’avons pas de raison de les posséder. À terme, ils cesseront d’être des produits pour devenir des services. Leur conception pourra alors prendre en compte leur cycle de vie complet.
Prédiction 2 : Les données biographiques que les objets-interfaces révèlent (ce que nous lisons, écoutons, faisons) sont, pour nous, précieuses et intéressent aussi de nombreux acteurs économiques. Aujourd’hui, on nous les vole ou on nous les échange contre des services gratuits. Demain, de nouveaux intermédiaires économiques apparaîtront dont la fonction sera non pas d’exploiter notre patrimoine biographique, mais de le protéger, le gérer et le valoriser. Ce seront en quelque sorte des banques d’un nouveau genre. Elles seront associées à diverses entreprises de « représentation du soi » qui nous proposeront leur service. Évidemment, la confiance sera le facteur économique majeur de ce nouveau système.
Prédiction 3 : Du point de vue personnel, un nouvel art de la mémoire devrait voir le jour. Chacun devra trouver la juste place du souvenir, de l’oubli et de la désynchronisation dans sa propre vie. Avant d’être des technologies de la communication, les objets-interfaces sont une invitation à réfléchir sur soi-même.

Frédéric Kaplan est directeur de la chaire d’Humanités digitales à l’École polytechnique fédérale de Lausanne.