272 pages
ISBN 9782364051928
24 €
Reconfigurés par le processus d’hyper industrialisation, les villes et les territoires tentent de répondre aux défis presque inconcevables que constitue l’Anthropocène en se mettant en réseau à l’image des open cities ou des « territoires et villes en transitions ». Mais dans le même temps, les smart cities, généralement présentées comme solution à tous les problèmes urbains, s’imposent sans concertation citoyenne, et leurs promoteurs font de l’espace public un marché privé au détriment de l’intérêt collectif des localités qu’ils disruptent. Cela affecte les conditions de l’aménagement du territoire, de la gestion et des services, tout autant que l’économie urbaine et les politiques locales. Cet ouvrage, dirigé par Bernard Stiegler, apporte une double contribution essentielle : la première est l’analyse du problème crucial de la restitution de la souveraineté numérique aux individus et aux puissances publiques face à la montée en puissance des plateformes digitales (GAFAM) ; la deuxième propose une description des profonds changements causés par un déploiement immature des nouvelles technologies digitales. Sur ces bases, il est impératif de développer des savoirs (savoir-faire, savoir-vivre et savoir-théoriser) prescripteurs de pratiques et usages nouveaux que ces technologies ouvrent, afin de reconstruire par la contribution des singularités territoriales. Une énorme transformation est en cours dans le domaine des technologies urbaines qui pourrait conduire à une véritable refondation du développement urbain, et avec lui, à une refondation de la démocratie en général, en particulier en milieu citadin. Faute de politiques appropriées réaffirmant la puissance publique, cette nouvelle « révolution urbaine » et territoriale promet au contraire d’être profondément inurbaine — c’est-à-dire dénuée d’urbanité, et donc inhumaine, la ville devenant une jungle technologique.
Bernard Stiegler, philosophe, axe sa réflexion sur les enjeux des mutations actuelles — sociales, politiques, économiques, psychologiques — portés par le développement technologique et notamment les technologies numériques. Fondateur et président d’un groupe de réflexion philosophique, Ars industrialis, il a également créé l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) au sein du centre Georges-Pompidou.
Avec les contributions de : Bernard Stiegler, Saskia Sassen, David Berry, Robert Mitchell, Orit Halpern, Franck Cormerais, Gerald Moore, Paolo Vignola, Sara Baranzoni, Olivier Landau, Camille Picard, Matthieu Lhommedé, Noel Fitzpatrick, Conor McGarrigle, Jérôme Capelle, Alain Gressier, Mathieu Triclot, Thomas François, Titouan Lampe